Je me souviens encore de cette nuit étrange De la soirée d’hiver où la neige tombait Des flocons scintillants et du froid qui dérange Les matins je souris quand m’en vient la pensée
Je me rappelle tout, comme si c’était hier De tes pas dans le blanc, de tes rires enfantins Du bonhomme de neige dont on était si fiers Tout me ramène encore à ce joli pantin
Aujourd’hui je repense aux échos du passé Aux rimes de ta voix, aux fleurs qui ont fanées Mais ce jour si joyeux où je t’ai découvert Reste dans ma mémoire le plus grand des mystères
Tu étais mes vertus, la lueur dans ma nuit Le flambeau rougeoyant qui éclaira ma vie Le souffle haletant qui éveilla mes sens Les lèvres écarlates qui frôlaient l’indécence
Je t’ai aimée, je crois, j’y ai souvent pensé Tous nos défis stupides, tous les moments vécus Tu paries de voler, comme si l’on pouvait Dans mon âme cette voix, elle, ne s’est jamais tue
Enfin, à qui la faute ? Au temps qui a passé Aux minutes et secondes qui nous ont séparées Mais bien que l’eau du fleuve, sous les ponts ait coulé Sur la photo jaunie, est écrit : « A jamais. »