Dans l'aube frissonnante d'un matin d'hiver A l'heure où le brouillard s'efface lentement Quand la pâleur du jour éteint les réverbères Un homme sans visage avance en titubant.
Tout à coup il s’arrête et regarde son chien Se met à déclamer tous les malheurs du monde Emporté par sa fougue et chauffé par son vin Il parle de sa vie en criant à la ronde.
Dans les rues endormies de la grande cité A l’heure où les bourgeois dorment paisiblement Ce pauvre solitaire et tant déshérité
Paraît être un vieux prince de l’obscurité Achevant d’un discours son règne intermittent Pour laisser place au peuple, roi de la journée.