Ma mère, j’ai tout reçu d’elle, Mais elle ne m’a rien donné, Rien qui vienne d’un fond librement choisi. J’ai toujours senti que sa bonté Coulait d’une source hostile à ses désirs. Ces désirs se dressaient devant moi Tels des reproches qu’elle n’osait souffler Aux fantômes qui me poursuivaient De leurs yeux plus criants que des voix. J’écoutais les chansons d’Ophélie, Chansons d’eau, chansons d’étangs Où les noyés rivalisaient de rires, Divagations de fleurs et de collier. Sa main sur mes cheveux, C’était trop doux pour ne pas savoir Que jamais plus sur mes cheveux Sa main n’aurait ce geste nonchalant.