Au sein des boulevards bondés Dans le creux des amphithéâtres des facultés Perdu dans l'immensité des lignes de metro Où immergé dans la monotonie de chez moi Le projecteur de mon existence tourne Sans que ma conscience ne prenne position Spectateur du temps qui crie L'archet des journées virevolte sur les cordes Du violon du quotidien
Au premier rang du concert Je vois dans l'inertie les yeux fermés du soliste Qui avec nonchalance parcoure les cordes En prenant soin d'éviter les croches Saillantes des lourdeurs du monde adulte Spectateur des cris du temps Le projecteur de mon existence tourne Passent et repassent les images habituelles Des rêveries enivrantes D'un futur auquel j'aspire Sans pour autant en être le premier rôle