Un long trot martelé épuise la pavée Sous un ciel indigo à l'approche du soir Le blanc cheval fourbu tirant un fiacre noir Sur l'arche du vieux pont achève sa corvée
Par des effets de lune à tromper le regard Un cygne glisse au long des barques entravées Une pluie clairsemée chasse sur la travée Sous les chants syncopés des ivrognes braillards
Dans sa fuite furtive une femme aveuvée Distrait un court instant la nostalgie du soir Sur les frontons flamands aux briques délavées
Et le muret vieilli où j'aspire à m'asseoir M'asseoir et m'imprégner d'une lente veillée Être d'un nulle part au langoureux savoir