Mes contes de fées
Je ne sais pas par quel miracle
Plusieurs nuits, sont venus s’greffer
Des personnages de contes de fées
Dans mes rêves, troublant le spectacle.
C’étaient les mêmes que dans les contes,
Mais de nos jours, vieillis comm’moi.
J’les r’découvrais avec émoi.
Voulez-vous que je vous raconte ?
Blanche Neige a eu 7 enfants.
Le dernier s’appelle Simplet,
Seul souvenir non refoulé
Du temps lointain des nains, des faons.
Elle ne mange jamais de pommes,
Prétendant les digérer mal.
Chez elle, elle n’veut pas d’animal.
Ils sont bannis de son royaume.
Le Chaperon Rouge, par pur caprice,
Couche avec tous ses prétendants.
Il rend visite, une fois par an,
A sa mère-grand, dans un hospice.
Le loup n’est qu’un vieux pédophile,
Qui suit les p’tites filles dans la rue,
Les chasseurs ayant disparu.
Mais elles n’sont plus aussi dociles.
Les 6 frères du Petit Poucet
Depuis longtemps ne supportent plus
Ses airs de « c’lui qui a tout lu ».
Leurs parents, riches, ont divorcé.
Âgés, ils n’attendent plus rien
Des fils, qui lorgnent l’héritage.
L’ogre a 7 filles, d’un autr’ mariage.
Il est devenu végétarien.
La Belle au Bois Dormant a fait
Condamner la vieille Carabosse,
A mort, trainée par son carosse,
Et enfermer les autres fées.
Aucune ne peut plus faire de don.
L’fuseau est toujours interdit.
Le Prince a maintenu l’édit.
L’hiver, on se passe d’édredon.
Cendrillon ne fait plus l’ménage.
Ce sont ses soeurs qui le feraient.
Elle dit qu’elle est la préférée
D’sa mère, à tout l’voisinage.
Le Prince, à chaque anniversaire,
L’assied nue sur la même citrouille,
Entourée de rats, de grenouilles,
Chaussée de sa pantoufle de vair.