À tous ceux qui ne croient plus en rien, Qui se sont oubliés sur le bord du chemin, Qui ont perdu le Nord et cherchent leur étoile ;
À tous ceux qui n’ont plus d’appétence, Les blasés maladifs, les revenus de tout Qui ne sont plus que des machines à vivre ;
À tous ceux qui sont en mal d’amour, Qui ne savent aimer ou n’ont jamais appris, Incapables de voir la fiole mise à leurs pieds ;
À tous ceux qui vivent dans la peur, La peur du lendemain, de l’autre et de soi, Qui n’espèrent qu’un guide pour régir Leur petit moi ;
À tous ceux qui ne pensent qu’au fric, Qui n’estiment la vie qu’à l’aune de l’argent, Qui dilapident le bien de leurs enfants Et n’aspirent qu’à vivre dans un royaume éteint ;
À tous ceux qui souffrent de n’avoir pas de quoi : Sans-papiers, va-nu-pieds, chômeurs longue durée, Qui n’ont d’autre recours que de trouver la foi ;
À tous ceux qui rêvent les yeux grand ouverts, Qui luttent pour les leurs sans s’avouer vaincus Et dont les preux combats résonnent en musique ;
Je dédie ces chants d’eau vive, Ces éclats de verre ensoleillés, Ces lueurs éparses qui sont miennes Et qui reflètent un homme, Rien qu’un homme.