Le samedi, lorsque tu sors, tu te dis célibataire Et sans le moindre remord, charmes toutes les mouquères. Tu gomines tes cheveux, mets toutes tes chaînes en or Et joues même l'amoureux quand tu remarques un trésor.
Alors, comme Travolta, tu bouges tel un matador ! Fier du résultat, quand ta victime, enfin, mord. Tu l'abordes sans détour, lui fais ton plus beau sourire Et tes doux yeux de velours finissent par la conquérir.
Cela finit dans la voiture mais elle ne s'attendait pas A la fin de l'aventure quand tu la quittes déjà ! Te voilà soudain marié et très lié à ta dame Et n'aurais pas dû oser regarder une autre femme.
Il est grand temps de rentrer dans le cocon familial Pour, en final, retrouver la couche matrimoniale. Tu mouilles tes prunelles, fais ton œil de chien battu Priant que la donzelle ne t'ait pas vraiment reconnu.
Si ton épouse apprenait que tu la trompes fréquemment, Il est vrai que ça serait la fin de votre roman. Dès lors, tu serais divorcé, verrais moins tes deux enfants Mais tu te dis, consolé, qu'à nouveau tu aurais vingt ans.
Et que tu pourrais butiner d'aguichantes fleurs Sans jamais t'y attarder ni y déposer ton cœur. A deux sa vie durant, c'est comme être veuf dis-tu, blasé. C'est un deuil permanent, avoir perdu sa tendre liberté !
