Fantasme
Les oiseaux chantent.
Par-dessus tout, ce qui m'enchante,
C'est le doux son que forme l'écho de ta voix
Qui, chaque fois, réveille en moi
Des sentiments d'une rare violence,
Pulsés lorsque ton cœur, tout en cadence,
S'approche du mien.
Je rêve alors d'une histoire qui n'aurait pas de fin
Mais plutôt un éternel commencement...
Comme au temps des origines lorsque Eve et Adam
Croquèrent la pomme et succombèrent à la passion.
Ainsi, à nouveau bercée par ce merveilleux son,
Je m'endors...
Je m'autorise enfin à parcourir ton corps
Dans ses moindres détails
Et aussitôt, je tressaille,
Rougissante de pensées interdites jusqu'alors.
Je retrouve le goût de tes lèvres
Auxquelles j'ai cédé autrefois
Échangeant des baisers qui, plus d'une fois,
M'ont embrasée en me donnant la fièvre.
Mais de fièvre, je le sais, on peut mourir
Et chaque jour loin de toi me rappelle sans cesse
Que mon cœur sans allégresse
S'éteint d'hivers en étés
Et qu'un jour viendra où, fatigué,
Il s'arrêtera de frémir.
Alors, je m'en irai, je quitterai cette terre
Qui n'aura pas voulu unir nos destins
Mais m'aura plutôt donné tant de chagrins,
Éteignant peu à peu cette déjà lointaine fièvre.
Soudain, des battements de cœur me ramènent à la vie,
Pressant le pouls cognant dans mes artères,
Changeant la cadence de nos gestes qui s'accélèrent
Se faisant plus intimes, cédant à nos envies.
Mille fois répétée, cette étreinte,
Cette bataille que se livrent nos corps
S'emboîtant parfaitement, vibrant tout en accord
Ne sera jamais plus intense qu'en demi-teinte.
Ta voix, quant à elle, restera pour moi la plus belle !
Je l'entends qui chantonne et murmure à mes oreilles ;
C'est alors que je m'éveille en sursaut
Mais ce ne sont que les oiseaux.