Huit milliards de regards dévisagent la lune Pour y chanter l’amour, pour y chercher fortune, Huit milliards de regrets se perdent dans les cieux, Huit milliards de désirs s’étoilent dans les yeux.
Huit milliards de regards défigurent la Terre Pour laisser à l’enfant les ruines de son père, Huit milliards de chemins s’emmêlent à grands pas Vers l’horizon lointain où l’on n’amarre pas.
Huit milliards d’estomacs, tous plus ou moins voraces, Croquent les vents, les mers, les forêts et les glaces, Huit milliards d’idéaux s’essoufflent dans le temps, Huit milliards de douleurs, huit milliards de printemps.
Huit milliards de regards font et refont le monde, Huit milliards de regards vivent cette seconde Où d’un vaillant destin, où de quelques hasards, L’humanité se veut huit milliards de regards…