Peuplé, selon l’éclat foudroyant de la lune, De cœur semant l’amour, de corps cherchant fortune, Le bistro de la rue abrite les regrets Et voit couler les pleurs où flottent les secrets Des drames quotidiens parfumés de violence, De rage, de dégoût, de vice et de silence.
Peuplé, selon l’humeur instable des pavés, De quelques faux rockeurs, de quelques vrais paumés, Le bistro de la rue illumine la brume Du regard d’une blonde et des yeux d’une brune, Et, saoule le passant qui s’attarde au comptoir Pour noyer de whisky sa carence d’espoir.
Peuplé, selon le temps rieur ou monotone, De rimes sans printemps ou de blues sans automne, Le bistro de la rue appointe la rancœur Explosant sous le cuir d’une peine de cœur ; Imposteurs de voyous ou brigands de carrière, Le zinc est capturé jusqu’à l’heure première.