Pour les peuples sans terre et pour ceux sans pays, Pour l’ombre caressant le sable de la dune, Pour nos regards fixant tous une seule lune, Pour nos rires brisés, pour nos rêves trahis Et pour le sang versé sous l’œil de Marianne, J’accroche un myosotis à ma croix occitane.
Pour les peuples meurtris dans le cœur et la chair, Pour les temps triomphant sous de blanches colombes, Pour l’avenir creusant nos huit milliards de tombes, Pour nos poumons emplis d’un même souffle d’air Et pour l’arbre tremblant devant la tramontane, J’accroche un myosotis à ma croix occitane.
Pour les peuples sans nom, pour les peuples sans voix, Pour l’enfance oubliée au dos de la frontière, Pour les larmes du ciel abreuvant la rivière, Pour les pas effacés sous la tête des rois Et pour le musicien qui rythme la sardane, J’accroche un myosotis à ma croix occitane.