Tes petits yeux marrons décrivent tant de ronds Sur l'océan sans fond de ton visage long. Des rides pour vagues, la poudre pour embruns, Tes cils sont des dagues dans le coeur du marin.
Le miroir du regard me montre un peu tard Tous ces récifs épars du monde d'où tu pars. Les voiles arrachées de ta vie écorchée Sont sur le mat dressé, indigne traversée !
Dépressions passées, tempêtes écartées, A la moindre clarté, où te réfugier ? Ton navire blessé, à la coque perçée, Tente de naviguer pour finir par sombrer !
Des pieuvres de mains parcourent tout ton corps, Un naufrage sans fin qui tant te déshonore. Je t'offre tous mes ports mais tu fuis encor, Faudra-t-il que la mort écrive notre sort ?