Quelle drôle de gare où aucun train ne part : Attention au départ sur le quai des regards ! Un hall obligatoire ouvre la voie des arts, Un chemin de mémoire où tout est beau à voir.
Dès le rez de chaussée s'admire la beauté De peintures posées au pied des escaliers. Ingres sans son archet accompagne Daumier Qui rit sans se cacher de têtes couronnées.
Au niveau supérieur naît un monde en couleur Fait de murs de bonheur pour chaque visiteur. Un parquet de labeur avec ses raboteurs Met, sans la moindre erreur, Caillebotte en valeur.
De Van Gogh à Sisley, de Renoir à Monet En passant par Manet, Pissarro et Courbet, Chaque point, chaque trait dessinent des portraits Des paysages parfaits, tableaux aux mille effets.
Cézanne et ses joueurs, Degas et ses splendeurs Accueillent de tout coeur Morisot la douceur. Saurat en voltigeur d'un cirque évocateur Dépose, grand seigneur, ses tâches de lueur.
Déjà sur le trottoir se profile l'espoir D'un jour pouvoir revoir ces trésors des Beaux-Arts. Un siècle rentre en gare et sa lumière part Mon train a du retard, j'ai dû changer d'histoire.