Pour l’oublier, pour l’effacer Je l’ai gravée dans mon passé, J’ai recollé les débris de mon cœur Pour le repeindre en d’autres couleurs. Pour l’oublier j’ai souffert, Connus des cauchemars divers, Passé des nuits à m’embrumer A m’abîmer, me disloquer, pour l’oublier. J’ai battis des murs, détruits des ponts Construit une armure, refusé des dons. Juste pour l’oublier, j’ai taillé mes veines, Avec mon sang décrit ma peine. J’ai vu la mort, je l’ai touché Du bout des doigts, je l’ai effleuré, Je voulais qu’elle m’emporte, qu’elle m’enlace Qu’elle m’entraîne, qu’elle m’embrasse. Pour l’oublier, je me suis desséchée. Toutes les larmes de mon corps se sont écoulées. Je me suis infligé des douleurs, Tout ça pour l’oublier par peur. Peur de ma haine, de ma rancœur De prendre la folie des heures, De la chercher, de la détruire Ou simplement lui nuire. Mais j’ai beau l’oublier, Je ne peux continuer à avancer Car en mon cœur demeure une cicatrice Que ni le temps ni la brise Ne saurait alléger, Même pour l’oublier.