Bruits
Cloches. Angélus.
Tondeuses à gazon, sourd, croissant, diminuant.
Voitures rapides, lentes, bruyantes,pétaradantes.
Des voix calmes, énervées, passent sous les fenêtres.
Tonnerres terribles-
La sirène, les Dimanche midi.
Le claquement des boules du jeu de quilles tous les Quatorze
à côté de l’église.
Les boules se heurtent contre les grosses planches, qui serv
Le roulement incessant des pigeons sur les toits des maisons
À huit heures et demi les soirs, les discussions actives, br
Des séminaristes en promenade.
Un enfant qui pleure.
Le tracteur des Tobiet avec sa grande charge de bois de chau
La musique de la scie circulaire, qui tourne pendant des heu
Un petit avion qui regarde Flavigny depuis le haut.
Les chiens de la cour des Castafours,
Qui se mettent à hurler tous à la fois.
Le klaxon d’un camion de marchand- qui est-ce- l’épicier, le
La biscuiterie Mistral ?
Il faut savoir quel jour ils passent, et où ils s’arrêtent.
Et qui va aux Laumes et qui fait ses courses au « P’tit Plus
Et qui n’y met jamais les pieds.
Et qui discute avec qui ?
Le bruit du train qui passe loin derrière les vallées-
Alors,quand on l’entend bien,
Ce sera le beau temps.
Quand les turbines de l’usine des anis soufflent fort sur Fl
Et quand cela sent l’anis, le temps sera mauvais.
Un autre bruit, terrible, percutant, déchirant, explosif, c’
Ce survol au ras du village par les Mirage et autres avions
Qui nous font sursauter sous le choc et fermer les oreilles
De nos enfants avec nos mains- trop tard- !
Parfois un vent soudain
Fait trembler les feuilles des arbres,
Et la pluie et les grêlons voudraient bien casser nos vitres
Et quand, un matin d’hiver, on se réveille plus tard que d’h
Et quand il n’y a aucun bruit-
C’est que le neige est tombée durant la nuit,
Et le paradis blanc s’offre à nos yeux.
Sans aucun bruit.
Le calme parfait.
11.8.1997