"Chez moi" je vois tous les matins le soleil se lever par la fenêtre Des matins sans temps Il y a un jour Il y a cent ans.
"Chez moi" la fenêtre est grande
"Chez moi" le ciel est bleu
"Chez moi" les portes n'ont pas de serrure
"Chez moi"
C'est "en moi"
Je vois tous les matins le soleil se lever par la fenêtre Des matins sans temps Il y a un jour Il y a cent ans.
Mes pas m'emportent "chez moi" Les yeux fermés Je ne marche pas Je vole
Mon esprit dessine la maison, son sentier, ses couleurs
La maison de "chez moi" Sent bon, le pain, le laurier et la fleur d'oranger
Je veux aller "chez moi"
"Chez moi" il y a ma mère Il y a mon père Les gardiens du temple Les gardiens de mon histoire Les gardiens de mes secrets d'enfant Les gardiens des mots Les gardiens de mes pas à pas
Ils sont inquiets Je le sais Ils sont inquiets De mes heures Il y a longtemps que je ne les ai vus
J'entends leur silence J'entends le silence de ma mère Je vois son beau visage approbateur Son bonheur souriant De me voir revenir Son cœur d'enfante Qui m'ouvre les bras
Je jette l'éponge criblée de souvenirs Je me déleste de tout chagrin Rieuse je me confie à ma mère Je parle Elle m'écoute
Quand toutes les portes "me" referment Je m'en vais "chez moi" Là où mes pas sont les bienvenus Là où je suis attendue
"Chez moi" Là où je me reconnais Enfin libre et heureuse.
Là où je vois tous les matins le soleil se lever par la fenêtre. Des matins sans temps Il y a un jour Il y a cent ans.