J'étais ton préféré car l'aîné des garçons, Espiègle et turbulent tu prenais ma défense. J’étais toujours sur ton dos à califourchon. Je ne peux me souvenir de ces offenses,
Que tu recevais par ma faute en ces instants, En ces moments durs de mon enfance, très chère mère, J’étais très inconscient et le cœur latent, Comme cet oiseau volant entre ciel et mer.
Où mon âme qui s'éveille à la vie veut s'épandre, Ou tant d’autres sur eux, ont senti se poser La douceur d'un regard la tiédeur d'un baiser. Craintif et solitaire, j’avais mon cœur en cendres.
Mon père, fût pour moi, le maître trop sévère Qui façonne l'esprit mais n'ouvre point le coeur. Ma jeunesse passa continuel labeur Sous la crainte du blâme et triste, sans bonheur.....
Chère mère, là où tu sois, je sais que tu es heureuse. Accompagnée par les anges dans le ciel, riants, Et tu as déjà oublié cette vie d’ici-bas morose, Tu as choisi de revivre avec les croyants.
Te souviens-tu sur le chemin de l’école, Tu me tenais bien la main en me disant Fais bien attention aux cailloux glissants, Tu pourras tomber et te retrouver à l’hôpital.
En ces temps là, je rêvais de pays lointains Où frémit un air de liberté, chaque matin, Et vibre une lumière de fraternité, le soir Quand tout le monde s’endort et se dit « bonsoir ».