Je sais que le désespoir est le suicide du cœur, Plus redoutable que le trépas de l’Âme en son heure, Et plus terrible que la mort soudaine sans pâleur. Je sais que ce sentiment vient pour le malheur.
Plus jamais, on s’en sort du désespoir moqueur, Il se rit de l’Amour et du bonheur. Plus jamais, on s’en sort du désespoir douleur Qui fait d’une femme sa proie dans sa laideur.
Quel crime avons-nous fait pour vivre dans ce chagrin ? Pour naître, mourir dans la détresse et le pétrin. Compenser ce tourment par une Haine de vilains Que tout est éphémère dans ce Monde de malins.
La désespérance est une malédiction du divin ; Combien de pauvres gens sont partis anodins, Chacun à sa manière mais tous avec dessein. S’oublier dans cet Univers triste et mesquin.
En ces nuits sombres, d’un froid d’hiver mes larmes en rade Je pleure de chaudes larmes sur mon cœur maussade J’entoure ce cœur de noires voiles et d’un silence fade Je passe des nuitées blanches à rechigner ces rebuffades.
Ô Désespoir, Combien de femmes sans Amours, Et des stériles soeurs avez-vous chaque jour Capturées de vos tentacules de vautours Ainsi que les gueux souffrant de la faim toujours.
Je sais que le désespoir est la mort de l’âme, Que tout être vivant y est confronté un jour, Par la perte d’un proche ou de celle qu’on aime. Le cœur pleure, l’âme en peine, le chagrin remplace l’Amour.
Ô Désespoir, Qui est-tu ? Démon ou voleur ! Pour porter tant de maléfices et de douleurs Sur ces êtres innocents de toutes couleurs, Un être immonde et cruel ou un Dieu moqueur !
La nuit, mes yeux pleurent dans l’ombre et l’effondrement, Le jour, c’est au tour de mon âme de râler Dans les précipices de l’ennui et de l’accablement ; Une seule idée vient en tête : Mourir sans parler.
Une seule issue du désespoir, une mort simple ; A choisir : entre s’ouvrir les veines, l’overdose, La pendaison, se jeter dans le précipice Ou se jeter sous un train à grande vitesse Telles sont les morts faciles, rapides et osées, Car Dieu n’a pas voulu nous entendre dans son temple