L'automne rêve de soleil, Le soleil reste de glace L'oasis de feu Avive l'espoir des pays lointains. Les yeux absorbent ma lumière Un visage sans couleur Parmi les arbres Me fait sourire à la chair.
En espérant le bois des dieux, Ma vie rigole La houle chante Les tourbillons dansent. Mon coeur de lune Navigue sur le sable Que les beaux jours Durent toute la vie! Que les fleuves noirs s'écoulent! Et que les rivières pourpres Entrent en moi.
Le rire perce les draps La chaleur perce les murs L'insatisfaction est un langage. Les montagnes se déplacent Comme des troupeaux de chats Pour une fois, je m'appartiens. L'espoir est verdoyant Et le soleil rit de bon coeur. L'air souffle les fleurs Le sang tel une rivière Jaillit des âmes émerveillées.
Les anges méditent Sur leur coussin de nuages Leurs livres parlant De choses secrètes. On s'imagine loin Étendu dans un rêve À croquer dans la joie Et à frémir de bonheur. Mais le tonnerre nous assomme Dans l'humidité de l'automne.
L'éclair jette un regard sur moi Elle me sourit et m'ensevelit De sa couleur orange. Les souvenirs affluent, Ma mémoire devient triste. La nostalgie embaume les coeurs Une pluie d'impuissance me noie Les baisers ont le goût de l'amertume. Je glisse dans les flammes mauves Le danger pense à moi. Les fruits sont morts. Le rouge des pleurs revient. Et je meurs peu à peu Dans un écrin d'or.