Vos
poèmes

Mère, regarde ton enfant
Qui, s'en allant dans le doux vent,
Part, tête haute et lentement,
Affronte les aléas du temps.

Ô Mère, regarde-le partir.
Penses-tu qu'il le fait pour s'enfuir ?
Il combat ce qui nous fait rire.
Il s'en va, tristement mourir.

Mère, à l'aube, ton enfant se meurt.
Tu ne lui accordes aucun pleur,
Aucun regard, ni aucune peur,
Même quand sonnera son heure.

Regarde, regarde ton fils.
Regarde sa peau, couleur lys;
Mêlés de sang, ses cheveux lisses,
Et puis son linceul qui se tisse.

Regarde-toi, pauvre éhontée,
Que le deuil de ton fils aîné
Laisse pourtant inanimée,
La mort de ton enfant aux pieds.