Il paraît qu’un haïku se prononce en un souffle Il paraît que ton cœur éclipse mon soleil Il paraît que tu fais de l’ombre au cerisier Quand le vent nu t’appelle, tu le suis en chantant.
Il paraît que la nuit envie tes boucles ébène Il paraît que la lune rêve de ta peau pâle Il paraît que ta voix attire l’hirondelle Qui porte le printemps jusqu’au bout de tes doigts.
Il paraît que tu voles comme s’envole ton âme Il paraît que tu courses le temps et l’étincelle Il paraît que tu chasses les pensées amères Et que tu les remplaces par des sourires d’enfants.
Il paraît que tu poudres tes pommettes hautes Il paraît qu’on frémit en croisant ton chemin Il paraît que le rouge appliqué sur ta bouche A le goût des groseilles mûres au petit matin.
Il paraît que tu tiens la boîte de Pandore Il paraît que tu peux l’ouvrir aux plus vaillants Il paraît que leurs mains effleurent tes chevilles Lorsque tu leur échappes de tes pas légers.
Il paraît que tu fuis leurs désirs incendiaires Il paraît que tes voiles entourent leurs poignets Il paraît qu’à tes seins leur liberté s’accroche Et s’enlace aux délices dont tu détiens la clé.
Il paraît que tu danses et joues de leurs fantasmes Il paraît que tes transes mènent à la folie douce Il paraît qu’une femme peut faire tourner le monde Il paraît qu’un haïku se prononce en un souffle.