Je ne suis pas si forte, je ne suis pas si dure ; Les frayeurs me tailladent, les angoisses m'abîment. Si dans ce monde en flammes l'atrocité perdure, Mes prières résonnent quand mon cœur s'envenime.
Pardonne-moi mes peurs, pardonne-moi mes cris... Je vais fermer les yeux pour éviter de voir La vérité sanglante, la souffrance infinie Qui infiltre nos veines à la venue du soir.
Pardonne mes espoirs, pour lesquels je suis faite ; Tournée vers la lumière, c'est en toi que je crois. Lorsque l'ombre me prend je rêve de ta voix, Unique éclat d'amour à nos haines muettes.
Pardonne mes excès, pardonne mes silences. Le temps n'efface pas mes plaies restées béantes ; J'ai déjà tant perdu – le spectre de l'absence Obsède mon esprit, depuis toujours me hante.
Pardonne mes envies, pardonne mes faiblesses ! De leurs parfums amers, les démons m'enrubannent... Comme de ta peau pâlie l'exquis effluve émane, J'aime chuter au sein de ces tendres bassesses.
Pardonne les rancœurs, pardonne l'hystérie ; Tu prônes la liberté, je condamne tes songes... Mes besoins d'à jamais te plongent dans l'oubli De ces instants volés qui désormais nous rongent.
Pardonne mes sanglots, pardonne-moi mes larmes. Je sais que la tendresse a eu raison de toi, Et malgré ton âme franche, les trésors de ta foi, Tu restes incapable de me rendre les armes.
Je t'adore, je t'adule, te désire et j'en souffre ! Ta présence me rend folle, ton rire me rend ivre... Mais j'ai cette conviction qu'en dépit de nos affres, Éternellement, mon Tout, je n'ai que nous à vivre.