Ses ailes déployées s’abandonnaient au vent, A la brise incertaine caressant sa peau; Y a-t-il meilleur moyen de se sentir vivant Qu’un envol imparfait, un vertige d’en-haut ?
La perfection du temps s’échouait sur les rives D’une mer de beauté au cœur de sa passion ; La vitesse s’enfuit quand ses amours dérivent Et les plumes s’égarent au fil de l’ascension.
L’océan, perfection, consécration ultime, Apparaît le reflet aux tons contradictoires Du bleu pâle des yeux aux profondeurs intimes Révélant les tréfonds du paradis d’Icare.
Possession de la Vie, des royaumes du Ciel, Fragilité puissante et douleur agréable ; Les larmes le lacèrent, l’écume l’écartèle… Oiseau, homme, qu’importe ! Il devient vulnérable,
Effleurant les nuages, caressant le soleil. La chaleur l’engourdit, la liberté l’oppresse ; Aveuglé de clarté face aux rayons vermeils, Délivré du malheur d’un passé qu’il délaisse,
Icare hurle de peine, ou peut-être de joie ? Les Cieux ayant fait don d’une grâce éphémère, Il contemple la Terre une dernière fois Puis disparaît enfin, transpercé de lumière.