L'Offerte.
Ils s’amusent et ils rient, ils convoitent ta peau,
De tes mains de velours à tes seins dénudés ;
Ils exultent, te rêvent, essaient de te toucher,
T’effleurer, maladroits, à travers les barreaux.
Toi, serpent infernal aiguisant leurs désirs,
Tu les charmes, les prends, puis tu les asservis ;
Ondulante tu danses, passionnante tuerie,
Ensorcelant les cœurs de ceux que tu attires.
Tes pommettes fardées, tes paupières bleuies,
Ne sont-elles pas un masque à toutes les douleurs
Qui ôtent de tes yeux leur insolente ardeur
Lorsque le rideau tombe sur les brumes de ta vie ?
L’argent n’est pas richesse, la peur n’est pas raison.
Ton charme incandescent s’effritera un jour…
Tu offres le plaisir quand s’écroule l’amour,
Mais refoules tes pleurs à chaque exhibition.
Tes chairs les rendent fous, tes lèvres les obsèdent ;
Tu te nourris de leurs excès d’hommes perdus !
Au creux de leurs bras chauds, tu te reposes, nue…
Pour chaque volonté, tu obéis, tu cèdes.
Venir te posséder, ce rêve inaccessible,
Me hante nuit et jour jusqu’à causer ma peine ;
Je n’ose t’aborder, mon audacieuse reine,
Pourtant j’entends d’ici tes appels inaudibles.
Enflammées sont mes veines, en lambeaux est ma joie.
Tes capiteux parfums embrasent mon esprit…
Mais si tu m’acceptais, ta méfiance amoindrie,
Je te referais don du goût des premières fois.
Ils s’amusent et ils rient, ils convoitent ta peau,
De tes mains de velours à tes seins dénudés ;
Ils exultent, te rêvent, essaient de te toucher,
T’effleurer, maladroits, à travers les barreaux.