Son corps était gracile, étendu à mes pieds ; Deux larmes asséchées semblaient avoir coulé De ses joues pâles et froides dont les couleurs fuyaient A l’image de son âme, sa chaleur envolée.
Dans sa main une rose, un pétale pourpre attend Que l’éphémère ne vienne se rappeler à lui, Puisque c’est au destin de sévir sur nos vies, En une danse fatale dans l’étreinte du temps.
Peut-être perçoit-elle, malgré ses paupières closes, Le regard attendri que j’accorde à ses traits ? Sa beauté juvénile n’a d’égale que cette rose Dont les épines lacèrent ses doigts déjà blessés.
Elle pleure dans son sommeil, la douce évanouie ; Eclose et tellement pure, les désirs qu’elle m’inspire Dans sa torpeur funèbre m’emportent sans répit... Que faut-il que je fasse, pour qu’encore elle respire ?
Ses cheveux de lumière forment une cascade blonde, Lorsqu’entre mes phalanges, tremblant, je les attrape ; Faits de soie et velours, je peux en saisir l’onde Tandis que de son cœur, un flot de sang s’échappe.
Son corps était gracile, étendu à mes pieds ; Deux larmes asséchées semblaient avoir coulé De ses joues pâles et froides dont les couleurs fuyaient A l’image de son âme, sa chaleur envolée.