N’y voyez aucune hardiesse Mais rappelez-vous, duchesse . . . Rappelez-vous votre promesse ! Vous m’aviez juré avec justesse, Que malgré votre noblesse Vous ne vous sentiez pas l’indélicatesse De me laisser dans la tristesse . . . Que s’en sera fini de ma détresse, Parce que bientôt, je connaîtrai votre tendresse Pendant les heures enchanteresses Dont vous me ferez cadeau avec largesse. La course du temps ne connaissant pas de cesse Je suis toujours avec cette solitude qui blesse Et, n’ayant reçu encore aucune caresse Je sens ma hâte remplacer ma sagesse. Ne soyez pas étonnée si je m’empresse De réclamer peut-être avec maladresse, Mes jours heureux et mes nuits d’ivresse, Dans les bras de mon adorable déesse. Nous sommes guettés par la vieillesse, Et, nous n’avons qu’une jeunesse. Vous avez assez fait preuve de mollesse. Le temps n’est plus à la faiblesse. Et, s’il est vrai que je vous intéresse, Ecoutez la supplique que je vous adresse, Et ressaisissez-vous ; devenez tigresse. Soyez à l’affût ; soyez chasseresse. Depuis toujours, vous allez dans l’allégresse ; Tranquille et heureuse de votre joliesse. Vous vous complaisez dans la paresse. Moi, mon horizon est sécheresse Et mon cœur bat à toute vitesse Quand je lui parle de ma princesse, Dont les traits sont d’une telle finesse ! Parfois il me surprend, m’agace et transgresse Quand il me met au défi de prendre la forteresse Par la force, par la ruse ou par la gentillesse, Pour vous combler de mes prouesses. Choqué, je lui reproche vivement son impolitesse Avant d’ajouter que vous êtes sa future maîtresse . . . Vous qui n’avez rien d’une traîtresse, Rejoignez-moi vite, comtesse Et soyez mon hôtesse. Après, vous irez à confesse.