Moi, dit la douce colombe, Je suis pour la paix, maintenant. Le faucon amateur de palombe Surgit soudain l’œil dédaignant : Non, dit il, les serres aiguisées ; Pas de réconciliation déguisée ; Il faut tout le temps frapper Pour ne pas se retrouver drapé. La douce colombe lui répond Que là n’est pas la solution S’il préfère rester en guerre . . . Le faucon ne l’entend guère ; Ajoute qu’il n’a pas confiance En redoublant dans sa méfiance. Las des querelles intestines Et face aux attitudes assassines Des deux chefs de clan Responsables de l’inutile bain de sang, Certains des habitants de la forêt Voudraient bien se réconcilier. Ils ont compris où était leur intérêt. Les autres, sans sourcilier Restent muets sur leur position Aveuglés par l’ambition, Sous le regard indifférent des voisins Qui répètent sans arrêt que ce n’est rien ; Rien qu’une dispute interethnique Et qu’intervenir serait catastrophique. Ils se satisfont de ce faux prétexte Et regardent vers leur avenir, Faisant fi et oublieux du contexte ; Leur choix semblant leur convenir.