Aussi loin que je me souvienne, Le doux visage de ma tante m’apparaît Et les images de mon enfance me reviennent. C’est à ce moment que ma mémoire comparaît Pour me parler des senteurs et des odeurs de ma région ; De la colline bleue où les fleurs étaient légions ; Des orangers en fleurs sous la pluie printanière ; Du parfum exhalé par ces fleurs détrempées Des raisins mûrissant au soleil à leurs pieds agrippés. De la carriole de la ferme aux roues enlisées dans les orniè Des chardonnerets que je piégeais sur les coteaux verdoyants Des prairies où des chevaux en liberté galopaient heureux ; Et surtout . . . Surtout du sourire toujours bienveillant De ma tante dont le départ me rend si malheureux. Il ne se passe pas un jour sans que je ne regarde ; Sans que je n’embrasse ses photos telles des reliquats. Quand elle me manque beaucoup, et c’est souvent le cas, Je n’entends pas quand on me parle tellement je m’attarde Dans tout ce que je ne pourrai hélas, jamais lui dire. Souvent, il n’est pas rare que je parle à ses chers portrait C’est alors que j’en veux au temps et ne cesse de le maudire D’aucuns me répètent qu’il faut oublier et tirer un trait, Mais, moi je ne peux me résoudre à les écouter. Je me fais un devoir de toujours cultiver son souvenir. Je sais . . . Je sais . . . Mon adoration ne la fera pas rev Dire que je ne peux même pas la disputer ! . . .