Depuis qu’il la croisée Sur les champs élysées, Il est obnubilé par son corps ; Par sa bouche et par sa poitrine. Elle est plus que belle ; elle est divine ! Il ne sait s’il l’aimera encore Après l’avoir possédée, Tellement il est obsédé. Amoureux assidu, Il ne peut réfréner ses élans Dans sa cour éperdue. Attentionné et galant, Il la couvre de fleurs Et lui promet le bonheur. Il ne se rend coupable D’aucun geste déplacé ; Trop d’espoirs placés. Son attitude est irréprochable. Il ne faut pas faire pleurer ; Il ne faut pas toucher ; Il ne faut même pas effleurer ; Il ne faut pas effaroucher La ravissante jouvencelle. Peut-être qu’elle est encore pucelle. Par moment, son désir devient si fort Qu’il voudrait se permettre . . . Sa patience lui coûtant trop d efforts ! C’est trop long et il ne peut l’admettre. L’instant d’après et par précaution, il n’ose. Alors il combat le feu qui l’habite. Alors son discours demeure hypocrite ; Aucune allusion à la chose . . . Il poursuit avec prudence et fourberie. Il persévère avec souffrance et flatterie. Tant que le poisson n’est pas ferré, Tout ce qu’il peut faire, c’est espérer . . . Espérer qu’un jour béni Elle accepte enfin de lui dire oui.