Cette nuit encore, J’ai hâte de m’endormir. A la prochaine aurore, Tu me feras frémir Lorsque dans mon rêve Tu seras au rendez-vous Tandis que la nuit s’achève. Alors, de nouveau, tu me rendras fou Quand tu viendras sur ma couche ; Quand tu me donneras ta bouche ; Quand tu me garderas prisonnier Dans la douce chaleur de tes bras. Soudain, je cesserai d’être casanier Pour me retrouver dans un champ de lilas Peuplé d’oiseaux multicolores et heureux. . . Heureux je ne le suis plus à mon réveil Lorsque je me retrouve sans mon soleil. Me reste plus que le souvenir douloureux D’une nuit agitée par un bonheur factice. Traînant ma sempiternelle misère Et maudissant le sommeil complice Je suis à nouveau déçu et amer Jusqu’à la nuit prochaine. Jusqu’à une rencontre incertaine. Où es-tu toi que j’ai hâte de trouver. . . Es-tu réelle ou le fruit de mon imagination ? Ne crois-tu pas m’avoir assez éprouvé ? Mes rêves sont-ils une cruelle machination ? . . . Je n’échangerai mes nuits avec personne, Mais j’ai peur que ton image ne m’abandonne Lorsque mes lendemains pour se venger, Me promettent les plus beaux vergers.