Après mains dédales austères, Je reviens d’en dessous de la terre Oû j’ai échappé aux vers Fuyant un exil sévère. Oui, j’ai connu les ténèbres ! Mais, nul besoin d’un jour funèbre Pour endurer la nuit et la désolation. Il suffit d’ouvrir les yeux Sous le ciel de n’importe quelle nation. Nombreux sont les cupides et les envieux. Rares sont les probes ; les purs. Ici l’enfer est plus dur. La haine, l’égoïsme et l’indifférence Ont pris la plus grande place Dans le cœur des hommes de toutes races. Les humains, privés de leur conscience, Ressemblent à un troupeau de bovidés. Ils avancent par leurs instincts guidés Dans leur monde fait d’opacité. Ils paissent tête baissée et le souffle court. Poussés par leur voracité, Les voilà tantôt les yeux balayant les alentours, Tantôt l’oreille tendue et l’œil aux aguets, L’altruisme et la solidarité relégués.