L’homme ne doit pas vivre debout subrepticement. En vertu du droit à une totale liberté de mouvement, Désobéir, c’est s’insurger avec un superbe courage, Contre les salauds ; les ignobles donneurs d’ordres. Désobéir, c’est enhardir les légions de son entourage.
Les gouvernants, ne tolérant aucun désordre, Et voulant asseoir leur pouvoir pour une longue durée, Tiennent leurs peuples par la peur de mourir sous la mitrail Les mécontents n’ayant pour boucliers que leurs poitrails.
Marre de la dictature et de l’oppression longtemps endurées.
Aveuglés par leur devoir, les soldats tirent sans discerneme Faisant tomber dans la poussière ensanglantée sous le firmam Les braves qui ont osé se soulever et parmi lesquels Ils ont sûrement une mère ; un père ; une sœur ou un frère.
Les soldats ne sont fiers ni des tueries ni de leurs séquell Mais ils préfèrent continuer à sauvegarder leur numéraire.
Désobéir, c’est réfléchir pour recouvrer enfin sa dignité Après avoir longtemps erré dans les complicités ; Dans l’obéissance absolue, gage d’abus et d’impunité ; Après avoir longtemps profité de la corruption ; Après avoir longtemps été sourd aux adjurations.
Il n’est jamais trop tard pour qui veut se racheter.
Les personnages haut placés doivent prendre conscience Qu’il y a un temps pour les hésitations et la pusillanimité. Quant aux forces publiques connues pour leurs déficiences, Comment leur faire enfin comprendre malgré leur surdité, Qu’elles font partie intégrante de la même population.
Trop d’iniquité ; trop de persécutions ; trop de privations. Aucun peuple ne peut vivre indéfiniment sous le carcan.
Les révolutions ont lieu pour mettre fin à l’asservissement.
Gare aux pouvoirs qui ne soupçonnent pas le réveil du volcan Malgré les multiples secousses en guises d’avertissements.
Désobéir c’est redevenir humain et libre de toute chaîne. Désobéir c’est débarrasser le peuple de toute sa haine. Désobéir c’est pardonner et ne faire aucun décompte. Désobéir c’est réhabiliter ceux qui sont tombés dans la hon De victimes, ils étaient devenus fauteurs de troubles Aux dires de menteurs achetés pour quelques roubles.
Quelle leçon de courage donnée au dictateur disgracié. Lui qui a encore les mains tellement rouges du sang De tous ceux qu’il a torturés au lieu de les gracier Pendant qu’ils poussaient des cris assourdissants.