L’été est mort ! En vain, je l’ai retenu Parce que j’en voulais encore. M’est avis qu’il ne reviendra plus . . . Reste alors, le temps de la haine. Le temps des vieilles querelles Et celui des lourdes chaînes. Face à cette misérable aquarelle, Mon esprit est confus Et mon cœur devient refus. Alors, le soleil se met noir Et les jours sont désespoir. Les nuits traînent des cauchemars Ou se mêlent angoisse et tintamarre . . . Partout, c’est la désolation. Nulle place pour la consolation. Dans les campagnes, sur les champs Les blés ont cessé d’onduler, Leurs vagues ayant été fauchées . . . Les oiseaux, orphelins de leur chant, Ne sont plus multicolores Car leurs plumes ne brillent plus. Tels des princes déchus, Ils font peine à qui déplore Ce qu’ils sont devenus. Rabougris, immobiles et perclus, Ils semblent toujours à l’affût Dans des arbres anciennement touffus ; En fait, ce ne sont que des ombres muettes Perchés au dessus de la petite rivière Qui coulait gracieuse et fluette En chantant lors des pique-niques. Perdue à jamais la douce musique. Quant aux fleurs, Elles inspirent la douleur. Leurs couleurs blessure Ont un parfum déchirure. Décidément, y en marre ! Trop le cafard ! Rester ou partir ailleurs ? Et, où trouver meilleur. . .