Je suis toujours chagrin Parce que j’envie le soleil coquin Dont les rayons par troupeaux Te courtisent tout l’été Lorsqu’ils parcourent à satiété Chaque parcelle de ta peau. J’envie le vent, insaisissable rôdeur Qui a la chance de frôler le galbe de tes seins. Le gredin se faufile entre tes épaules et tes reins Et caresse toutes tes autres rondeurs. J’envie la brise printanière Qui t’enivre en jouant avec tes cheveux Lorsque, penchée au bord de la rivière Tu te suffis d’une gorgées ou deux. J’envie l’eau que tu bois. J’envie l’air que tu respires. . . J’envie tout ce que tu conçois. J’envie les chansons que tu inspires. J’envie le sol que tu foules à peine D’un pas si léger quand tu te déplaces Avec cette élégance toute de grâce. J’envie le sang qui coule dans tes veines. J’envie tes lèvres exquises Toujours offertes à la convoitise. Leur rouge est écarlate Et scintille quand ta bouche relate. J’envie ceux que tu regardes Avec tes jolis yeux verts Qui ne sont jamais sévères. J’envie les aurores blafardes Qui te surprennent dans ton sommeil. J’envie la nuit qui te porte conseil. J’envie . . . Que sais-je encore . . . Oui ! . . . J’envie tes rêves quand tu dors. J’envie les bras qui t’emprisonnent. J’envie leurs mains friponnes. J’envie leurs caresses répétées. J’envie l’heureux élu Qui se délecte de ta beauté absolue. J’envie ses yeux et sa félicité. J’envie sa bouche gourmande. J’envie ce petit coin devant l’âtre Où tu lui fais souvent offrande De ton superbe corps d’albâtre En regardant danser les flammes. J’envie vos étreintes silencieuses. J’envie ce moment où tu te pâmes Heureuse et ô combien radieuse Dans une agréable pénombre, Sans jamais te soucier du cœur De ton inconsolable serviteur Qui t’aimera toujours dans l’ombre.