Quand on est en vie, Il est bon d’avoir envie. Envie d’aller à Cracovie En passant par la Transylvanie. Envie d’escalader les Alpes de Carinthie Et de revenir par l’Italie. Mais, il y a d’autres lubies. Comme par exemple, la poésie. Ou encore la broderie. D’autres sont férus de philatélie. Il y a les amateurs en astrologie. Ceux qui veulent croire à la cartomancie. Ceux qui apprennent la chiromancie. Ceux qui se sont mis à la philosophie. Il y a ceux qui hésitent entre la généalogie Et leur passion pour l’archéologie. Il y a ceux menacés par l’inertie S’ils continuent dans leur beuverie. En tous cas, la liste est infinie. En ce qui me concerne, je vous le confie, Depuis quelque temps, ma survie Dépend d’une certaine Aurélie Rencontrée lors d’un soirée coquinerie. C’est une jeune fille pleine de fantaisie. Son fort, c’est sa coquetterie. De par sa physionomie Elle me rappelle Noémie Son ancienne amie Que j’avais connue après Sylvie. Toutes deux étaient chéries Malgré leurs crises d’hystérie. Je ne les avais jamais desservies, Mais, leur trop grande jalousie Etait souvent suivie Par de fréquentes bouderies. Elles devinrent lointaines et endurcies. Fatigué par leur maladie, J’avais usé de diplomatie Pour ne pas m’en faire des ennemies. Ma nouvelle conquête est une vraie éclaircie. Elle ne connaît ni la flatterie ni la moquerie Et elle a horreur de la mesquinerie. Jamais elle me fâche ou me contrarie. Loin d’elle la plus petite diablerie. Elle est ma dulcinée et mon égérie. Elle est mon port d’attache et ma patrie. Elle n’est cause d’aucune tracasserie. De mon côté, je la couvre de galanterie. Je sais que la femme qui se sacrifie N’admet pas qu’on la crucifie. Et, si elle est assez hardie, Elle peut aller jusqu’à la perfidie. Il n’y que celui atteint d’amnésie, Pour croire à la sorcellerie. Quand elle me parle, je m’extasie En l’écoutant avoir de ces réparties Où se mêlent humour et espièglerie. De plus, sa voix est une véritable mélodie. Quant à sa bouche, elle est garnie de pierreries.