Chaque fois que je repense à Hédia, Je revois ses jolis yeux verts Et son souvenir devient pervers ; Et mon chagrin se fait immédiat. Alors, son absence me désespère. Abasourdi, je cherche mes repères En maudissant le temps effaceur. Soudain, j’éprouve une amère douceur Songeant combien Hédia était pleine d’égards Chaque fois qu’elle posait sur moi son regard ; Un regard mélancolique et presque désemparé. Désemparée, elle le fut vraiment dés l’instant Où elle devina que nous serons fatalement séparés, Alertée par mes propos déconcertants. Eh oui, j’allais partir très prochainement, Mon père ayant décidé mon déplacement. Je haïrai à jamais le jour de mon départ. Je revois Hédia parmi la foule massée sur le quai. Ses yeux pleuraient car déjà je leur manquais. Parfois, la populace formait un véritable rempart Entre moi et celle que je cherchais du regard. Ne la voyant plus, je restais éperdu et hagard ; M’attachant de retenir le dernier instant où je la vis. Aujourd’hui, il est désormais trop tard pour nous, Les années perdues nous ayant hélas mis à genoux. Je n’ai jamais oublié Hédia ; je n’en ai jamais eu l’envie, Et je m’aperçois avec bonheur que tout être est désarmé Face à l'indéfectibilité de son premier amour. Mais, qu’il est assurément bon de se sentir alarmé Et surpris parfois par la réminiscence des anciens jours. Cela fait du bien de se remémorer son enfance Même s’il n’y aura jamais de seconde chance. Contre la fuite du temps il n’y a aucun recours. Alors . . . Dites-moi ce que j’encours A voler quelques rares moments magiques Pour que ma vieillesse demeure magnifique.