Malgré la vaillance de son équipage, Elle est vouée à un inexorable naufrage Parce qu’à bord, personne n’envisage La plus petite chance de sauvetage. De même, tout indique à mon dommage, Que je suis désormais ton otage. J’en ai assez des vagabondages ! J’en ai fini avec les échafaudages. J’ai trouvé en toi, mon port; mon encrage ! La fin de mon errance et mon village ! Non . . . Je ne te parle pas mariage, Mais j’aimerais tant que tu me soulages. C’est vrai, nous n’avons pas le même âge, Mais comme le dit si bien le vieil adage : « Il n’est pas meilleurs apprentissages Que lors des vaillants pillages » Laisse-moi te rendre mes hommages. Je ne prétends à aucun droit de cuissage, Mais je te promets le meilleur stage Si tu admets tous les avantages De ton serviteur as du jardinage Et ô combien expert en binage. Je t’emmènerai dans mon cottage Et tu ne seras pas déçue du voyage. Sans me vanter, tu verras le décalage Entre ton maître es libertinage Et un jeune homme au beau plumage. Pendant ton minutieux déshabillage, Je t’épargnerai les inutiles bavardages. Tu seras comme la fleur sauvage Qui savoure avec bonheur, son effeuillage. Je ne suis pas préoccupé par ton pucelage ; Peu m’importe si tu l’as laissé en bagages. Tant pis si tu as toujours été volage. Tant pis si dans ton entourage Il y a une rumeur qui se propage, Selon laquelle tu aurais fais du racolage. Peu m’importe si tu vis en concubinage. Moi, je te rendrai folle avant l’attelage. Je commencerai par m’attardes sur le pâturage. Mes premières caresses seront effleurages, Puis mes mains iront jusqu’au saccage. Tes jambes seront une confortable cage Tandis que tes bras m’étreindront avec rage. Tu crieras, tu feras du tapage. Etonnée par mon démarrage, Ta curiosité cédera la page A un véritable remue-ménage A chaque coup d’engrenage. Pendant la phase de forage, Tu auras envie de retarder l’arrimage ; Alors, je te ferai subir les derniers outrages. Tes ongles acérés feront des ravages. A la fin de notre sulfureux badinage, Mon dos lacéré sera l’infaillible témoignage Que tu n’es plus sur le même rivage ; Que tu n’es plus sûre d’aimer le gaspillage. Tu n’auras plus qu’une hâte, repartir en pèlerinage.