Ni ton éclatante blancheur ; Ni ta juvénile fraîcheur ; Ni ton adorable jeunesse ; Ni ma misérable vieillesse Ne m’empêcheront de t’aimer ; Ne m’empêcheront de te sublimer.
Ni tes rires injustement moqueurs ; Ni la défiance avérée de mon cœur ; Ni le peu de chance que l’on m’accorde Ne m’empêcheront d’abhorrer la discorde ; Ne m’empêcheront d’adorer ma princesse ; Ne m’empêcheront d’espérer sans cesse.
Je sais. . . Je sais très bien Que tu ne seras jamais mienne. Je sais. . . Je sais aussi combien Je devrai à l’avenir faire miennes L’inappétence et l’abnégation.
Ni mes récriminations dépourvues d’allégations ; Ni les ricanements des sottes gens ; N les gronderies bienveillantes des intelligents Ne m’obligeront à avoir honte de ma conduite ; Ne m’obligeront à chercher l’oubli dans la fuite.
Ni les morsures de mes nuits glaciales ; Ni la fréquentation des pires catins ; Ni mes pâleurs faciales de chaque matin ; Ni mon chagrin aux heures cruciales Ne m’obligeront à quémander secours ; Ne m’obligeront à d’autres recours.
Ni les belles que je reluquerai en tapinois ; Ni les promesses de leurs jolis minois ; Ni ma passion brûlante née de ton parfum ; Ni les larmes dues à mes espoirs défunts Ne m’empêcheront da vanter ta vénusté ; Ne m’empêcheront de répéter ton nom ; Ne m’empêcheront de crier ton iniquité : Ne m’empêcheront de refuser ton non.
Au comble de désespoir lancinant ; Epuisé, j’envisage des rêves fascinants.
Au matin, à peine sorti de ma torpeur, Je suis déçu et je maudis le sommeil trompeur Coupable des pires tortures ; des pires turpitudes. Alors, je maudis mes rêves et mon éternelle solitude. Je déteste le temps qui passe indifférent et altier. Je suis las et animé de la plus grande inimitié Quand je réprouve mes tourments indicibles ; Quand je condamne ma douleur incoercible. Et je sanglote comme l’enfant que je ne suis plus, En pensant à mon ancienne jeunesse à jamais perdue.