Allez, mangez ! Mangez ce corps étranger Et ne laissez rien subsister Du cadavre d’aujourd’hui. Mangez je vous dis Puisque elle a fini d’exister. Mangez, et je vous haïrai. Dévorez cette pauvre dépouille. Je vous traite de fripouilles Et jamais ne me tairai Car elle vivra toujours Entourée d’amour. Sa place est dans mon cœur Et nulle part ailleurs. Je garderai l’image vivante De mon adorable tante Qui m’a quitté avant l’âge. Je garderai intacte l’image De cette femme si importante. Si elle avait été impotente Sénile ou grabataire, J’admettrais de la savoir partie. Alors, je n’accepterai de me taire Que lorsque je n’aurai plus de répartie.