Mon âme est triste Parmi la foule hostile Massée dans le péristyle. Au milieu, un organiste. Sa musique bien que jolie Ne suffit pas à faire oublier La profonde mélancolie Qui s’empare de mon sablier. Les jours, les mois et les années passent Et invariablement, les démunis trépassent Dans la complète indifférence des nantis. Moi, devant ce fait accompli Ma révolte grandissante m’anéanti Et ma colère gronde et supplie. Les jours radieux ne le sont pas pour tous. Le monde tourne sans mauvaise conscience. Bien que souvent ébranlé par quelques secousses, Il ne soupçonne pas sa prochaine déliquescence. Profitez . . . Profitez du temps qui vous reste Messieurs les puissants exploiteurs. Vous ignorez quand sonnera votre heure. L’horloge a tout son temps pour être funeste.