Ceux qui succombent aux sérénades, Bercés par la brise propice Dont profite l’amant complice, Pour leur tendre le flacon De l’incommensurable ivresse, Après avoir escaladé le balcon, Le cœur plein d’allégresse. A présent, je prends à témoin mon écritoire Pour vous conter la vraie histoire De ces incroyables seins Qui déconcertent tous mes desseins, Avec leur éclatante blancheur Et leur plantureuse rondeur. Ils sont toujours là, comme par hasard, Offerts à tous les regards, Tels de suaves friandises Parmi toutes les autres gourmandises, Dans leur écrin inaccessible A ma main incoercible. Si j’osais, le geste serait inadmissible Et aussitôt vivement réprouvé, Tandis que le sentiment profondément éprouvé Resterait irrémédiablement indicible. Tous ces joyaux dont sont dotées Celles que dame Nature a gâtées, Sont et demeureront mon unique obsession. Je voudrais tous les avoir en ma possession. Qu’il serait bon de ne plus me hasarder . . . Ainsi, je serais sûr de toujours les regarder, Et dans les moments de grande paresse Les couvrir de délicates caresses. Je promènerais mes doigts talentueux Sur tout le tissu doux et laiteux. Les tétons sereinement endormis, Seraient doucement éveillés et raffermis A petits coups de langue experte, Tandis que les lèvres offertes et entrouvertes Laisseraient échapper de petits gémissements. Je prendrais cette suprême récompense Comme un signe d’encouragement Pour aller jusqu’à l’offense. Avec douceur et ménagement, Je m’introduirais voluptueusement Dans l’antre turgescent et ruisselant. La perte de l’hymen n’est pas tragique. En revanche, il n’est rien de plus magique Que de vivre des moments ensorcelants.