Après la douloureuse séparation, Vient le temps de leur installation. Les voilà dans leur dernier site. Alors, il faut leur rendre visite. Quand on arrive chez elles, La première chose que l’on décèle, C’est ce grand silence tranquille Dans un espace rectiligne. Quant à leur singulier domicile Qu’une légère brise égratigne, Il est propre et bien tenu Et rassemble beaucoup de portraits ; Ce qui lui donne beaucoup d’attrait. Moi, je suis là, brisé et vaincu. J’ai la tête basse et le cœur lourd. Je me sens inutile et balourd. De plus, celle que je suis venu voir Ne m’entend pas ; ne me répond pas. Je voudrais, mais je ne peux pas ! Alors je reste seul avec mon désespoir Car ma tante demeure silencieuse. Dépité, je maudis la faucheuse Qui m’a volé ma douce tant adorée. Autour, d’autres visiteurs. Eux aussi sont là pour se remémorer. Leurs échanges sont accusateurs Mais leur dignité adoucit mon chagrin. Alors, j’étouffe mes sanglots éperdus Pour laisser mon regard parcourir le jardin. Pas loin, une jeune femme se tient émue. Dans ses mains, un bouquet de fleurs. Ses yeux sont fatigués et silencieux. Lorsqu’elle lève la tête aux cieux On voit ses joues inondées de pleurs. Et je la rejoins dans sa douleur. Je la tiens pour ma fille ou pour ma sœur. . . Et j’ai envie de la serrer contre mon coeur Parce que nous sommes dans le même malheur. . . Par instant, la sérénité de l’endroit Est troublée pour estomper le désarroi Lorsque des oiseaux aux charmants gazouillis Viennent voleter au dessus des lits Dans leur ballet joyeux et virevoltant, Rendant le visiteur, peu à peu moins sanglotant.