Comme elle était belle, ma brune Quand elle pouvait me rejoindre Alors que le crépuscule venait de poindre. Ses yeux verts rêveurs, sous le clair de lune Ressemblaient à deux lacs paisibles Où se lisait une émotion intense et indicible. Je ne connais pas celui qui s’est noyé dedans Quand elle a atteint ses dix-huit ans Mais je suis sûr que depuis Il n’y a pas homme plus heureux Tandis qu’un autre, malheureux Est tombé à jamais au fond d’un puits. Sa bouche, semblable à un volcan Prêt à entrer en irruption sans boucan Me donnait envie de devenir grand Pour boire de sa liqueur à satiété. Hélas, je n’y avais jamais goûté Mais j’avais des envies de brigand Quand je la regardais avec des yeux de rôdeur. Heureusement, je m’enivrais de l’odeur De ses merveilleux cheveux ambrés Quand je les plaquais sur mon visage. Je fermais alors les yeux en oubliant le paysage. Ce après quoi, tels des chevaux cambrés Ils se laissaient emporter par la brise Pour danser sur sa nuque et sur ma chemise.