Véridique. Il est des amours platoniques Qui se nourrissent d’images idylliques, Comme il est des cœurs stoïques Qui se moquent des heures mélancoliques. Rien à voir avec les amants diaboliques Qui font précéder leurs joutes apocalyptiques Par d’interminables rites sataniques. Que dire des liaisons magnifiques Qui prônent l’amour authentique Tout en refusant les rapports uniques. Restent Les coïts périodiques. Les aventures hypothétiques. Les complicités magiques. Les passades élastiques. Les concubinages sporadiques. Les rencontres électriques Qui en deviennent tragiques Avec leurs râles énigmatiques Leurs étreintes fatidiques Et leurs soupirs apologiques. Que dire de la faune anarchique Qui charrie dans un tourbillon psychédélique, Les maris lymphatiques. Les épouses statiques. Les maîtresses dithyrambiques. Les amants boulimiques. Les amoureux véridiques. Les amoureuses acrobatiques. Les performances priapiques. Les débandades tragiques. Les œuvres de chair homériques. Les fornications soporifiques. Passé les moments euphoriques, Les couples se défont, pudiques. Moi, dans ma quête éperdument chronique, J’ai longtemps désiré la douce Véronique. Je l’ai harcelée avec mes idées lubriques Jusque dans son arrière-boutique. Hélas pour moi, au moment le plus critique, Elle a su d’une manière assez énergique Stopper mes ardeurs érotiques. Comme je suis du genre méthodique, Je me suis aussitôt rabattu sur la petite Monique Aux superbes rondeurs impudiques. J’ai utilisé un discours emphatique, Sorti de la meilleure fabrique. Hélas, il n’avait rien de lyrique Pour les oreilles chastes de la satirique. Econduit de manière sardonique, Je me suis souvenu de Dominique. Mais avec elle, j’ai vite cerné le triptyque : Avec elle, inutile de pousser le cynique ! Elle était têtue comme une bourrique. Elle restait sourde à mes meilleures répliques. Finalement, j’ai songé à Angélique. La sachant inaccessible et cosmique, Je n’ai pas voulu lui être antipathique. Connaissant son caractère égocentrique, Je n’ai pas osé lui adresser la moindre supplique.