Fibromyalgie
À mon insu, elle est entrée dans ma vie,
Mon pauvre corps, d’autorité, elle asservit,
Aspirant, sans le moindre remords, mon énergie,
Oeuvrant avec la plus impitoyable stratégie.
Au cours de mon sommeil, elle distille son venin,
Morphée n’étant qu’un jouet entre ses mains.
Elle m’impose un réveil matinal embrouillé,
De mon tonus, elle ne cesse de me dépouiller.
Elle est là qui guette la plus infime amélioration
Prête à m’infliger quelque nouvelle punition.
Elle malmène l’archet avec une telle virtuosité,
Fait vibrer chaque fibre avec une telle intensité,
Que la terrible souffrance, ô combien lancinante,
Me fait sombrer dans des affres permanentes.
Elle me mord, me déchire, me brise, me lamine,
Me tord, m’aspire, me brutalise et m’assassine.
Je dois subir l’assaut des décharges électriques,
Supporter la violence de mes vents cacophoniques,
Endurer le supplice psychique et psychologique
Dans l’espoir d’une courte rémission céphalique.
En souveraine absolue, mes cellules, elle tyrannise,
Forte de son invisibilité, avec le diable, elle pactise.
Mais un jour viendra où la tortionnaire capitulera
Sous le joug des chercheurs, l’échine, elle courbera.
En attendant, il faut trouver le courage de l’affronter,
Je redresse fièrement la tête pour ne pas succomber ;
Je puise ma force au contact de mes semblables
Je suis à l’écoute de ceux qui sont les plus vulnérables.
Puissions-nous un jour, tous ensemble, exulter
Et retrouver énergie, joie, santé et sérénité.
