Le cœur du violon pleure des larmes amères, Le piano joue sa ritournelle nostalgique, Et moi, je sombre dans le doute qui me désespère. À qui pourrais-je bien adresser ma supplique ?
Point de Si, point de La, pour une âme esseulée. Le Sol se dérobe sous mes pieds ensorcelés
Qui saura me dire où s’en est allé l’Archerot ? M’a décoché la flèche de l’exil avant de partir ; Mes soupirs noyés dans les sentes du tarot, Prédiction de l’avenir qu’il faudra démentir ?
Voilà le Do qui s’étire sans répit sous l’archet, Défiant le Sol qui s’essaie à quelques ricochets.
Les notes graciles sèment des brins d’incertitude… Voilà le moment pour moi de suspendre le temps. Mon intellect me crie des signes de finitude ; Mes pensées intuitives errent depuis trop longtemps.
Le Mi éthérisé fait flotter mon inconscience. Le Ré bémolisé fait poindre ma méfiance.
La brise réveillera-t-elle le brasier assoupi ? L’averse noiera-t-elle les soupçons d’étincelles ? Mon aspiration indécise reste tapie… Que la clarté supplée à l’ombre universelle !
Le violon achève sa partition staccato Et le piano joue l’octave de Fa, legato.