Les yeux à la fenêtre…
Tous mes sens en éveil,
Les yeux à la fenêtre,
J’attends ce qui ne saurait être,
J’attends le possible impossible…
L’espoir relève de l’illusion.
Charmeur, il fait miroiter la béatitude,
Mais lorsqu’il vient à être déçu,
L’ébauche du rêve se déchire ;
La tristesse étend son vêtement de deuil.
Les couleurs chatoyantes de la vie
Fuient devant le voile arachnéen,
Qui s’abat sur sa malheureuse proie.
Les particules d’un bonheur possible,
Etouffées par la grisaille de l’égoïsme,
Expirent lentement mais définitivement
En jetant un défi à l’horloge du temps.
Et moi, à ma fenêtre,
Je guette un soupçon d’amour.
Le front appuyé sur la vitre humide,
Mon cœur se serre de n’être point aimée.
L’angoisse est là qui me tourmente.
Enserrant son nœud autour de ma gorge.
Une multitude d’aiguilles lacèrent mon corps
Une impression d’abandon s’insinue peu à peu,
Tout mon être n’est que déceptions et douleurs.
Les battements désordonnés de mon cœur affolé,
L’halètement de mes poumons frôlant l’asphyxie
M’amènent à envisager une rencontre ;
D’ailleurs, elle est là omniprésente,
Dès que nous naissons, elle fait partie de nous,
Chaque soir, elle nous accueille en son sein
Cependant qu’elle nous libère au petit matin.
Mais un jour viendra où elle voudra, pour elle seule,
Nous garder dans l’antre désolé de la Mort…
Mais est-ce si terrible de mourir ?
Si je ne suis plus, je ne souffre plus…
Si je ne suis plus, je ne manque plus d’amour…
Est-ce cette inconnue qui m’effraie ?
Nous autres, humains, avons des difficultés
À aller au devant de ce que nous ne connaissons pas,
À partager avec ceux qui nous sont inconnus.
Nous ne savons qu’aimer avec parcimonie,
Ce que nous faisons si le moment semble bien choisi.
Pourquoi être si économe en amour ?
Par peur de ne pas être rémunéré en retour ?
Par crainte d’une possible perte de temps ?
Combien l’Egoïsme peut être cruel et meurtrier ;
Chacun de nous devrait en prendre conscience.
Alors la vie pourrait être tellement plus belle ;
Les âmes transfigurées resplendiraient de bonheur.
Finie la tristesse des petits matins blêmes,
Finie l’attente de l’amour au quotidien…
En attendant que l’esquisse de mon rêve prenne forme,
Je vais me plonger dans un océan de musique,
Je vais goûter à l’amour inconditionnel de mes enfants,
Je vais pardonner à ceux qui ne savent pas m’aimer…