J’ai mis mon cœur en hibernation Pour le protéger des agressions. Il fallait qu’il en soit ainsi, C’était une question de survie.
Pour une durée indéterminée, De sentiments, me voilà privée. Il est étrange de ne point aimer, De voir ses émotions annihilées.
J’ai appris à dompter mes pensées, Vers un labeur incessant, à les diriger. Occuper mon esprit pour ne pas dépérir, M’employer à ne pas me laisser anéantir !
Lorsqu’un doux sentiment tente une percée, Aux confins de ma conscience, il est repoussé. À mes pieds, je foule la sournoise espérance, Et je fuis l’irrémédiable inconstance.
Finis les innombrables états d’âme, Finis les caprices d’un cœur qui s’emballe, Finis les espoirs trop souvent déçus, Fini le grand amour entraperçu.
Existe-t-il sur cette terre un bel ami Qui saurait réveiller ce cœur endormi ? Longtemps j’ai accepté d’y croire, À présent, je sais que c’est sans espoir.