J’arrive dans cette forêt à pas feutrés, Je les cherche ces ours mal léchés ! En voilà un qui apparaît, Je le regarde, je suis aux aguets. Son nez se retrousse vers le haut, Un intrus approche de son îlot. Près de moi ce lièvre me regarde, Il me protège, monte la garde, Sur ces branches dénudées, quelques oiseaux Observent ce spectacle, ce tableau. Leur concert matinal commence, Je ferme les yeux, je me balance. Réfugiée à l’intérieur de ce tronc Qui me fait découvrir cette galerie tout au fond. J’enjambe les racines profondément ancrées Dans ce sol plus ou moins gelé. Je découvre ces galeries, Où les taupes sont endormies. L’une d’elles ouvrent un œil, Que viens-tu faire sur mon seuil ? Je t’annonce le printemps ! Réveillez-vous, il est grand temps De sortir de vos galeries. Observer la nature reprendre vie ! La voilà qui réveille la maisonnée, Laissant les quelques graines entassées. Je continue mon périple Dans ces recoins multiples. Ces jeunes racines travaillent dans l’ombre Pendant ces jours sombres. Le soleil réchauffe le sol, Les voilà qui montrent leurs corolles À travers cet humus réchauffé Par cet astre printanier. Je crapahute dans cette partie sombre de la vie Et vois tout ce travail accompli, En revenant à la surface, Je me retrouve face à face, De qui pensez-vous ? De mon nounours au pelage doux ! Il prend le temps de m’examiner, S’approche de moi en toute tranquillité. Être devant celui qui en impose, Qui est là et se repose Tout près de moi, en sécurité. J’apprécie ce moment privilégié. Je ressens la douceur de mes mains Qui se promènent dans ce pelage sans fin. Ce bruit de craquement dans cette forêt, Je réalise, et oui, je rêvais !